vendredi 13 juin 2008

Des Géorgiens pour la France




















Dimitri Zédguinidzé-Amilakhvari Le prince géorgien, héros de Bir Hakeim

photo : Bir Hakeim, Le Général de Gaulle
décore le Lieutenant Colonel Amilakhvari

Naissance : 31 octobre 1906 Bazorkino, en Géorgie (région de Chida Kartlie)
Mort au combat : 24 octobre 1942 (à 35 ans) El-Alamein, Égypte
Nationalité : Géorgie / France
Allégeance : Armée française - FFL
Arme : Légion étrangère
Grade : Lieutenant-colonel français
Service : 1924 - 1942
Conflits : Seconde Guerre mondiale

Faits d'armes :
Forces françaises libres
Bataille de Bir-Hakeim
Bataille d'El-Alamein

Distinctions :
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix
de guerre 1939-1945
Croix de Guerre des TOE
Croix de guerre (Norvège)

Hommage : la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) porte son nom

Dimitri Amilakvari (ou Amilakhvari,
დიმიტრი ამილახვარი en géorgien) (31 octobre 1906 à Bazorkino, en Géorgie (région de Chida Kartlie) - 24 octobre 1942 à El-Alamein, Égypte) est un militaire français d'origine géorgienne, ayant combattu dans les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant-colonel dans la Légion étrangère, il était souvent appelé Bazorka en référence à sa ville de naissance

Son père, le prince Giorgi Amilakhvari, était colonel de l'armée de la République démocratique de Géorgie et son grand-père, Ivane Amilakhvari, général. Après l'invasion de la Géorgie par l'Armée rouge le 25 février 1921, sa famille émigre à Istanbul, puis finalement en France en 1922.

Avant-Guerre

En 1924, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Promotion du Rif).
Il sort de Saint-Cyr en 1926 et rejoint le 1er Régiment Étranger (1er RE) à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) avec le grade de sous-lieutenant étranger.
En 1929, il est affecté au 4e Régiment Étranger (4e RE), près de Marrakech.
En 1932, il participe à la campagne du Haut-Atlas durant laquelle il dirige une section.
Le 30 mai 1932, il obtient une citation pour sa participation aux combats d'Aït-Atto.
Il en obtient une seconde en août 1933 durant les combats dans le Djebel Baddou.

De 1934 à 1937, il dirige l'École militaire d'Agadir.
En janvier 1937, il est nommé capitaine et deux mois plus tard retourne au 1er Régiment Étranger (1er RE).
Il est commandant de la Compagnie d'Instruction de mitrailleuses jusqu'en août 1939.

Invasion de la France

Le
20 février 1940 est constitué un bataillon de marche à Sidi-Bel-Abbès qui à partir du 27 est réuni avec d'autres unités au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE).

Amilakvari y est affecté en tant que commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e Bataillon (CAB 2).
Quelques semaines plus tard, il reçoit la nationalité française.
Après plusieurs semaines d'entraînement dans le Larzac, il est envoyé en Norvège où il débarque le 6 mai. Il y obtient trois nouvelles citations.

Le corps expéditionnaire revient en France le 13 juin 1940. En raison de la progression allemande, celui-ci est envoyé en Grande-Bretagne. Ainsi, le 20 juin, le capitaine Amilkvari quitte Jersey dans un cargo avec son chef de corps et cinq autres officiers, parmi lesquels le capitaine Koenig. Il choisit alors de s'engager dans les Forces françaises libres.

Forces françaises libres

Dimitri Amilakvari quitte Londres le 31 août 1940 pour Dakar afin de participer à l'Opération Menace.
L'AOF refuse de se rallier à la France libre. Il prend part à la prise du Gabon puis est envoyé en Érythrée en passant par le Cameroun.
Il combat au sein de la Brigade d'Orient où il commande la compagnie d'accompagnement (CAB 1) du 1er Bataillon de la Légion étrangère. Il participe notamment à la bataille de Keren en mars 1941, ainsi qu'à la prise de Massaoua le 8 avril suivant.

En juin 1941, il combat en Syrie et est nommé chef de bataillon le 25 juin. Le 16 septembre 1941, il prend le commandement de la 13e DBLE et est promu lieutenant-colonel le 25 septembre.

À partir de mars 1942, il est engagé dans la campagne de Libye, au sein d'une Jock column (groupement tactique constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio) et combat dans le désert de Libye.

Entre le 26 mai et le 11 juin 1942, il est l'adjoint du général Koenig qui commande la 1re Brigade Française Libre lors de la bataille de Bir-Hakeim.
Il s'y illustre en étant systématiquement volontaire pour les missions les plus dangereuses (combat et renseignement).
Le 31 mai, il dirige l'attaque lors de laquelle une Jock column détruit 5 chars allemands.
Dans la nuit du 10 au 11 juin, il quitte Bir-Hakeim dans la propre voiture du général Koenig.
Le Général De Gaulle appellera les troupes qui y combattirent "l’honneur de la France".
Le 11 août 1942, au camp de El Tahag (Égypte), il reçoit de ses mains la Croix de la Libération.
C'est
durant les combats de Bir-Hakeim qu'il écrit : "Nous étrangers, n'avons qu'une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l'accueil qu'elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle."

En octobre 1942, il commande sa demi-brigade, alors composée de deux bataillons, lors de la bataille d'El-Alamein.
Ses troupes sont chargées de mener l'attaque principale contre le piton de l'Himeimat (80 mètres).
Le 24 octobre 1942, son unité occupe une partie du plateau.
Une attaque de chars allemands force cependant ses troupes à se retirer de cette position.
Durant cette retraite à travers des champs de mines, le lieutenant-colonel Amilakvari est tué lorsqu'un éclat d'obus l'atteint à la tête.

En son honneur, la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) est nommée "Lieutenant-colonel Amilakvari" chef de corps de Légion

Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat.
Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne.
On peut citer une parole prémonitoire du prince : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a faite : c’est de mourir pour elle ».

Son frère, Constantin, ancien adjudant de la Légion étrangère. Premier porte-drapeau de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme, il est grièvement blessé sur le front de l'Est et meurt à Paris des suites de ses blessures le 4 juillet 1943.

"AMILAKVARI (Adjudant Prince Constantin), : Né le 14 mars 1904 à Gori en Georgie. Frère aîné du chef de corps de la 13e DBLE, il s’engage pour 5 ans, devant l’intendant militaire de Versailles, au titre de la Légion étrangère de cavalerie, le 29 juin 1928. Il déclare s’appeler Eliko Georges et être né le 14 mai 1901 à Yori en Georgie. Il sert successivement au 1er RE, 2e REC puis au 1er REC en Tunisie et enfin au Maroc. Il est cité à l’ordre de la brigade avec croix de guerre des TOE en 1932 et titulaire des médailles coloniales « Sahara » « Maroc ». Il est chevalier du Ouissam Alaouite pour compter du 13 mars 1936. Il quitte la Légion sur sa demande, avec le grade d’adjudant, le 17 juil. 1941. Il serait décèdé dans les rangs de la Légion

Médailles
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération (décret du 9 septembre 1942)
Croix de Guerre 39/45 avec 4 palmes (5 citations)
Croix de Guerre des TOE (2 citations)
Croix de Guerre (Norvège)
Médaille des évadés,
Médaille coloniale avec agrafe « Maroc »,
Officier du Ouissam Alaouite
française des combattants sur le front de l’Est.

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