vendredi 13 juin 2008

Ibérie et Colchide

PETITE CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE FOMOIRE (Tradition d'Ysca)
par Sogoln Awndexyr yg Ysca (Président de l'Institut Fomoire),
Jan de la Maison de l'If


Les origines
Les Partholoniens et les Némédiens
Les invasions némédiennes
L'alliance fomoire
L'apogée des Fomoires
Les Danéens
La fin des Fomoires
Survivances fomoires

Aujourd'hui encore, l'ensemble des études menées sur les écrits des chroniqueurs médiévaux et antiques n'a pu lever l'épais voile de mystère entourant l'origine et même l'identité des Fomoires. De nombreux historiens, proto-historiens et mythologues mettent même en doute l'existence d'un tel peuple à l'époque proto-historique. Selon certains, les guerriers terrifiants venus de la mer décrits par les Goidels sur la base de légendes plus anciennes encore que le peuplement celtique en Irlande ne seraient qu'une expression des craintes naïves d'un peuple face l'inconnu. Bref, des croques-mitaines.En nous basant sur la (très incomplète) tradition rapportée par la Maison de l'If (Yg Ysca), nous sommes aujourd'hui en mesure de proposer une chronologie encore imparfaite de l'histoire de la Ligue Fomoire et du petit peuple ibère d'Aquitaine qui lui donna naissance.Les identifications des noms de lieu avec des lieux actuels sont évidemment données sous toute réserve.

Les origines

L'histoire des Ibères commence entre 5000 et 4000 avant Jésus-Christ lorsqu'une partie de ce peuple quitte sa région d'origine, au pied du Caucase (actuelle Géorgie), pour remonter vers le Nord et se lancer dans une longue migration vers l'Ouest. La Cosmogonie Fomoire fait alors mention de nombreuses chaînes de montagnes franchies, de nombreuses plaines parcourues et même de traversées maritimes. L'itinéraire exacte des tribus ibères n'a pu être déterminé à ce jour mais certains croient voir dans la civilisation torréenne qui fleurit en Corse de -3500 à -1200 un signe du passage des Ibères.

Vers -3500, les Ibères arrivent au bord du Golfe de Gascogne et s'installent sur ses côtes en dépit de plusieurs raids menés par des "Géants" qui sont contenus puis repoussés dans les Pyrénées voire au-delà de celles-ci. Il est probable que les Ibères s'établissent prioritairement dans les ports naturels de Saint Sébastien, Irun Hendaye, Saint Jean de Luz, Biarritz et Cap-Breton (estuaire de l'Adour à cette époque). Toutefois la fondation d'une seule ville est mentionnée : Bara, ce qui signifie "le point d'arrêt" (sous-entendu de la migration), sur une île rocheuse en face de l'actuelle Biarritz, et sur laquelle jaillit une source miraculeuse qui deviendra un sanctuaire sacré de l'Arbre. Selon certaines sources, la majeure partie de la ville aurait en fait été bâtie sur le littoral en face de l'île.

Réparties sur une centaine de kilomètres de côtes, les différentes tribus ibères forment un ensemble pacifique presque homogène, essentiellement tourné vers les activités de pêche, d'agriculture et parfois de chasse dans les montagnes et les forêts avoisinantes.

Vers -3000, un "mage" sévissant à Bara s'attire l'inimitié des chefs de tribus et doit prendre la fuite précipitemment. Il emporte avec lui une bouture de l'Arbre. Les hommes lancés à sa poursuite ne le rattraperont pas mais ils retrouveront ses bagages au pied d'un arbre isolé au milieu d'une clairière. Convaincus qu'il s'agit là de la bouture qui a poussé sur le mage, les hommes ne rentrent pas à Bara mais fondent sur place un village pour veiller sur le Nouvel Arbre. Ce village prend le nom d'Ylocha (aujourd'hui Eauze).

Les Partholoniens et les Némédiens

Vers -2650, au début de l'âge du Cuivre dans cette région, Partholon, un jeune prince parricide d'une tribu ibère de la côte, dérobe plusieurs navires et, accompagné d'une troupe de fidèles s'embarque pour le Nord. Après un périple le long des côtes du continent et à travers la Manche, ils s'installent à l'embouchure du fleuve Aetor (l'actuelle Severn) dans un pays qu'ils appellent Aleca (région du Gwent).

C'est vers la même époque qu'arrivent en Scandinavie les premières tribus protogermaniques, les Ur-Goths, qui repoussent devant elles une population autochtone, apparentée aux Ligures, qui se nomme elle-même les "Némédiens" ou "enfants de Némed" du nom de son héros éponyme, transmis périodiquement à son chef temporel et spirituel élu, le "roi Némed" ou "roi sacré". Peuple de pêcheurs côtiers, les Némédiens traversent la Mer du Nord sur des coracles (navires à coques de cuir) et abordent la future Grande-Bretagne où la plupart débarquent et créent des tribus nomades. Les plus audacieux traversent la Manche et s'installent à la pointe du continent (actuel pays de Léon, en Finistère) plus de deux siècles après leur départ de Scandinavie. La région est alors peuplée par les Gylyenis, ensemble de tribus libyennes de cultivateurs et de prêtres (descendants des dresseurs de mégalithes) et les Némédiens vivent de pêche et de rapines.

Entretemps, Bara est devenue un vrai port, notamment avec l'arrivée des Keftyos crétois qui introduisent la métallurgie du Bronze en terres ibères ce qui leur vaut le surnom d'"Hommes de la Foudre" qui sera transmis par la suite à de nombreuses tribus ibères maîtrisant cette technique. C'est l'époque de l'apogée de la civilisation dite des "Gobelets Campaniformes" ( 2200 avant J. C.). Les pêcheurs ibères fondent des comptoirs-relais sur le littoral du Golfe de Gascogne (actuelles Cantabrie, Asturies et Gironde).

Les invasions némédiennes

Vers -2100, les Némédiens poussent leurs expéditions vers le Sud, remontent la Gironde puis, redescendant encore le long du littoral, mettent à sac les terres ibères, attaquent Bara et la prennent à l'issue d'un siège de plusieurs mois. Le sacrifice de plusieurs jeunes guerriers ibères pour protéger l'Arbre convainc le roi Némed de ne pas le brûler comme il en avait l'intention.

De nombreux jeunes Ibères fuient la ville vers les comptoirs cantabres et asturiens. Plusieurs navires rejoignent même l'archipel Dymaryn (les Canaries) ou la Terre des Anchys (le Maroc) où ces Ibères s'implantent. Ils y retrouvent les Ibères du Sud, venus du Caucase par le Moyen-Orient et l'Afrique. Ces Ibères réunifiés, de langues et de cultures cousines mais différenciées par près de trois mille ans d'évolution séparée, fondent en -2012 la cité de Buruberri (la "Volubilis" des Maures de Tingitane).

Vers -1950, après six générations sous occupation, les Ibères de Bara, avec l'appui de ceux d'Ylocha, se révoltent et rejettent les Némédiens à la mer. Ceux-ci retournent en Armorique et y ramènent la métallurgie du bronze qui connaîtra son apogée de nombreux siècles plus tard (vers -1100, alors même qu'il n'y aura plus de Némédiens dans cette région) avec les hachettes armoricaines à culot qui deviendront monnaie d'échange sur toute la côte Atlantique.
Deux siècles plus tard, les Némédiens sont de retour. Evitant Bara, ils remontent le fleuve Ytury (l'Adour) et mettent à sac les terres ibères jusqu'à Ylocha. Toutefois, les envahisseurs ne s'installent pas et retournent en Armorique.

Vers la même époque ( -1700), les premiers Celtes goidels, venus de l'actuelle Frise, émigrent en Grande-Bretagne. Plusieurs tribus traversent l'île pour ne se fixer que sur la côte occidentale où il se heurtent aux Partholoniens. Vers -1600, ces derniers abandonnent le pays d'Aleca et passent en Irlande pour s'installer en Ethaery (actuel Leinster). Ils créent là de nouveaux villages côtiers où viennent relâcher les premiers navires pontés ibères, inspirés des navires némédiens, qui partent pêcher la baleine. Grâce à ces bateaux robustes, des Ibères remontent vers les côtes Scandinaves, les îles Lyghyn (les Féroé), la Terre de Thyl (l'Islande), la Terre d'Echena (le Groenland), la Terre d'Yralys (Terre-Neuve) et la Terre d'Asolyn (région de l'Acadie et du Maine).

Entre -1550 et -1525, deux expéditions Ibères construisent des observatoires similaires au pays des Libyens Egones (Stonehenge) et en Terre d'Asolyn ("Mistery Hill") pour tenter de mesurer le monde et les cieux. L'opération est toutefois un échec après la disparition d'une partie des observateurs durant leur voyage de retour.

L'alliance fomoire

Entretemps, les Némédiens ont tenté une nouvelle expédition sur Bara. Trois batailles décisives ont lieu sur les côtes ibères. Les Némédiens remportent les deux premières mais, sérieusement diminués après leurs victoires successives, ils sont vaincus lors de la troisième. Selon certaine sources, des "Immortels", créateurs et défenseurs semi-divins des Ibères, auraient pris part à ce dernier combat.

Afin de mettre un terme aux raids des Némédiens, les Ibères de Bara imposent à ces derniers de quitter l'Armorique et implantent une colonie militaire sur place, à Ardoryna (site non identifié). Les Némédiens s'implantent sur l'autre rive de la Manche, en Cornouailles, puis, vers -1300, au Nord de l'Irlande.

Mais la victoire monte à la tête de certains jeunes chefs de guerre ibères qui souhaitent transformer la puissance économique de Bara en une puissance politique et militaire. Réunis en congrégation, ils projettent de soumettre les autres peuples ibères et au premier chef la cité continentale d'Ylocha. Lorsque tout semble perdu, que les ambassadeurs d'Ylocha sont faits prisonniers et que les premières troupes de Bara marchent sur les terres ibères, les "Immortels" eux-mêmes interviennent et convainquent les chefs de tribu qu'un conflit fratricide serait absurde et qu'une alliance leur serait bien plus profitable. Mori (ou Mari), la "reine" des Immortels, fait alors prêter serment à ces chefs pour qu'ils créent une alliance militaire chargée de protéger les peuples ibères et leurs alliés. Ainsi naissent (le 30 juillet 1508 avant J. C.) ceux qui seront appelés les "Thormori" (ceux-qui-ont-une-dette-envers-Mori) ou "Fomoires", ordre chevaleresque avant l'heure qui inspirera des équivalents celtiques quelques siècles plus tard tels

les Fionas irlandais ou les Chevaliers de la Table Ronde (ou du Graal) britonniques.
C'est également à cette occasion que Mori donne aux Ibères devenus Fomoires l'épée invincible et chantante Orna, symbôle de l'apparition, vers cette époque, de la métallurgie du fer.

L'apogée des Fomoires

Commence alors une période d'échange et de prospérité sur cette région de l'Europe, caractérisée par l'arrivée et l'implantation de nombreux peuples, venus d'Europe continentale ou des rives de la méditerranée, qui enrichissent l'ensemble de leurs cultures originelles.

Entre -1450 et -1400, les Kornutiens (ou Kernuniens), peuple libyen venu du Nord-Est de la France sous la poussée des Ligures Gorgantides, s'installent dans la vallée de la Garonne et dans l'actuel Périgord.

En -1342, douze galères chargées de Grecs Evadniens ("Evadnoïs", Thébains fidèles de la reine Evadné bannis de leur cité après la chute de celle-ci aux mains des Athéniens de Thésée) arrivent en Galice et y fondent la cité de Gorduyn (La Corogne).

Vers -1300, des Ibères d'Afrique traversent la péninsule ibérique et s'installent au sud des Pyrénées. Curieusement, ils ne s'intègrent pas à l'ensemble Fomoire. Des Mysiens, qui les suivent, bifurquent vers l'Ouest "à la poursuite du Soleil" et s'installent en Cantabrie.

Pendant trois ans, autour de -1147, des Teucres (Troyens), fuyant leur ville tombée en -1255 sous le joug de la coalition grecque, s'implantent également en Galice, au Sud des Evadniens.

En -1065, les Phéniciens créent un comptoir commercial à Bara. La capitale fomoire devient un centre d'échange pour le cuivre méditerranéen et l'étain de Grande Bretagne. Cet essor commercial amène un siècle plus tard la fondation par des marins fomoires du port de Cartya (Gibraltar), à l'entrée de la Méditerranée.

A partir de -943, des marins Vénètes, à la recherche d'une route maritime de l'ambre, remontent la côte atlantique et relâchent à Gorduyn, à Bara et dans le Golfe du Morbihan, où ils créent le Port Vénète (Aeg Oeneal, l'actuelle Vannes), avant d'implanter (en -930) une colonie à l'embouchure de la Vistule.

Les Danéens

Au printemps -902, les premiers protoceltes, venus de l'actuelle Bavière par le bassin parisien, franchissent le seuil du Poitou et s'implantent dans des zones encore désertiques, le Pays Vide (la Vendée) et le Pays des Loups (les Charentes). Fiers et belliqueux, ils se nomment eux-mêmes les Danéens (Tuathas de Danaan) du nom de leur déesse-mère Dana, omnipotente et multiforme. Ils refusent le contact avec les Fomoires.

Ayant la prémonition d'un grand malheur prêt à s'abattre sur les Arbres Fomoires (de Bara et d'Ylocha), un groupe de jeunes "chevaliers" fomoires menés par Ymona prélève des boutures et part créer en -877 un sanctuaire dans l'île de Belleg (île de Man) qu'ils nomment Aebellygaun (Avallon).

En -862, la tradition place la naissance magique de deux personnages mythiques Leukos (Lug ou Loki) et Gamitalth (que l'on peut rapprocher du Heimdallr nordique). Le premier est le fils de Mori, la "reine" des Immortels, et de l'Océan, l'un des trois "androgynes primordiaux" fomoires. Porté par une chèvre qui traverse la péninsule et y connaît mille péripéties, Leukos voit le jour à Tartessos (à l'époque cité indépendante mais future colonie phénicienne) où il est adopté par Ethlyn, princesse troyenne en exil, et son amant Kuanos. Gamitalth est quant à lui le fils de Maghu, l'amant de Mori, et du même Océan. Il voit le jour sur une plage, déposé par la marée, non loin de Bara. Il est adopté par la "chevalerie" fomoire et entre dans la Garde de Bara.

Leukos arrive à Bara à l'âge de quinze ans, à bord d'un navire de commerce phénicien et accompagné de son père adoptif Kuanos et de Baalor, guerrier tartessien et ancien tuteur de Kuanos. De lignée royale par sa mère, Leukos est traité en ambassadeur par les Fomoires. Il se lie d'amitié avec la jeunesse princière et militaire de Bara et notamment avec le jeune Gamitalth.
Mais, deux ans plus tard, la mort accidentelle de Kuanos lors d'une partie de chasse brise cette amitié. Dénoncés par leurs flêches, les fils d'Ytury-le-vieux, ex-roi de Bara, déposé après sa mutilation, nomment comme champions trois jeunes guerriers -Gamitalth et deux de ses amis- afin que ceux-ci accomplissent les dix épreuves que leur soumettra Leukos, apportant ainsi la preuve de leur innocence. Neuf épreuves sont réussies par les champions mais ceux-ci échouent à la dernière (ramener la "lance infaillible" des Danéens) et les camarades de Gamitalth sont tués. Leukos tue les fils d'Ytury-le-vieux et prend la fuite.

Nuada, le Dagda (chef spirituel et temporel élu) des Danéens, demande un lourd tribut en échange de Gamitalth mais celui-ci parvient à s'échapper. Sur les conseils de Leukos, qui s'est réfugié chez eux, les Danéens demandent alors des réparations et menacent les Fomoires du courroux de Dana.

C'est alors que se produit un événement d'importance qui va amener la perte de puissance politique de Bara sur l'oecumène fomoire et précipiter ainsi la chute de la cité. Cherchant conseil auprès de l'Arbre et des Immortels, le roi de Bara, Mualthyn, disparaît. Son fils, Ytury-le-jeune, le remplace, mais il n'a que quatorze ans et bien peu de crédit auprès de la plupart des tribus ibères.

Aussi les Danéens attaquent-ils successivement les Kornutiens et les Ibères d'Aquitaine, qui résistent, puis les Vénètes et les Ibères d'Armorique, qui sont acculés dans leurs cités mais ne capitulent pas. Il s'en suit deux années de guerre jusqu'à la première bataille de Ghura (Magh Tuiread, en -840) qui voit la défaite des Danéens et la mutilation de leur Dagda, qui ne peut plus régner. Leukos prend la fuite.

A la suite de cette victoire, les Fomoires imposent aux Danéens un régent, le prince Brys, fils d'Elatha le Fomoire, roi de Ghondarith (Saint Jean de Luz). Brys règne cinq années sur le Pays des Loups mais ne parvient pas à imposer son pouvoir sur le Pays Vide où se cachent Leukos et les principaux chefs de tribus danéens.

La fin des Fomoires

A l'issue d'un règne sans éclat durant lequel il ne parvient pas à intégrer les Danéens à l'ensemble fomoire mais où il réussit néanmoins à maintenir la paix sur le pays, Brys est enlevé par plusieurs chefs Danéens, enfermé dans un sac, roué de coups et jeté dans les marais. Leukos, depuis le Pays Vide, se fait proclamer Dagda des Danéens.

La réaction des Fomoires ne se fait guère attendre. Lorsqu'il apprend la mort de son fils, Elatha de Ghondarith en appelle à Orna, mais Tythra d'Ylocha, gardien de l'épée de Mori, le dissuade de lever une armée fomoire pour écraser les Danéens. En revanche, il propose à ces derniers de mettre fin à la régence des Fomoires s'ils leur livrent les coupables du régicide. Cette proposition reste lettre morte, les coupables n'ayant pas été identifiés.

Leukos et les siens quittent le Pays Vide et marchent sur l'Armorique où il se livrent à des rapines incessantes pendant trois ans avant de s'implanter en -832 sur les côtes du Finistère, non loin de la cité militaire fomoire d'Ardoryna. Sous l'impulsion de Leukos, et avec l'aide de rebelles Némédiens, ils créent même une cité sur une île pour faire pendant à Bara. Cette cité, que Leukos voudrait voir semblable à l'Illion des ancêtres de sa mère, prend le nom d'Yleonahes ou Aeg Yleon (plus tard célébrée sous ceux d'Ys ou de Lyonesse).

Depuis cette place forte, les Danéens narguent les Fomoires et continuent de razzier la péninsule. Après trois années de vaines tentatives pour ramener la paix en Armorique, Elatha décide une action rapide et brutale et fait lever à cette fin le gros de l'armée fomoire qu'il envoie à Ardoryna pour obtenir la soumission des Danéens.

Cent mille hommes, dont un contingent de supplétifs ligures placé sous le commandement de Baalor le Tartessien, marchent sur Yleonahes. Le premier contact avec l'armée danéenne à lieu non loin d'Ardoryna et se solde par le massacre de près d'un tiers des proto-celtes. Mais le gros des troupes de ceux-ci se replie et attire les Fomoires sur un terrain connu, en pays Vénète. Les Fomoires sont décimés lors de la seconde bataille de Ghura. Baalor, Elatha et Tythra trouvent la mort mais il y a pire : l'épée Orna est perdue.

Fortement ébranlés par cette défaite, qui a décapité leur exécutif et réduit leur armée à la portion congrue, les Fomoires tentent de rationaliser leur système de défense face à la poussée des peuples ibères du sud (les Esquahars) et des Ligures Gorgantides. Plusieurs peuples cantabres et galiciens décident d'assumer seuls leur sécurité. Une dislocation de l'ensemble fomoire se dessine.

Forts de leur victoire et de la possession d'Orna, les Danéens décident de soumettre les Fomoires et entament une marche sur Bara qu'ils atteignent en -826. Ici, le mythe éclipse une fois de plus l'histoire et l'affrontement des Fomoires et des Danéens est souvent représenté comme une métaphore de la fin du monde. Le choc dut être terrible car, après sept jours de combats, les Danéens se retirent, laissant leurs principaux chefs sur le terrain, dont Leukos, tué de la main de son demi-frêre Gamitalth. La plupart des chefs fomoires sont également morts. Parmi eux Ytury-le-jeune, roi de Bara, et son père, Mualthyn, réapparu à la veille de la bataille tout aussi mystérieusement qu'il était disparu.

Le répit est de courte durée car les Esquahars, venus de la vallée de l'Ebre, envahissent les terres ibères dans les jours suivant la bataille de Bara. Ils prennent Ylocha et de là, "grâce à la magie de l'Arbre", ils lèvent une "tempête magique" qui engloutit Bara. Les Fomoires ont vécu.

Survivances fomoires

L'histoire ne s'arrête cependant pas là.
Découvrant auprès des Ibères l'existence de terres goidelles au delà des mers (la Grande-Bretagne et l'Irlande), des supplétifs proto-celtes des Esquahars, les Milésiens (les "fils de Milé"), menés par leur jeune chef Chlainy, s'embarquent pour l'Ethaery où ils prennent pied le 1er mai -805. Le mythe voit en eux l'origine du peuplement celtique actuel de l'Irlande.

Ces Milésiens n'étaient que les éclaireurs d'un déferlement celte qui, venu de l'actuelle Allemagne par les vallées de la Saône et du Rhône et la côte languedocienne, va pendant trois siècles drainer des tribus entières vers les Pyrénées. Ces Celtes vont se mêler aux Ibères du Sud et fonder la nation celtibère qui causera tant de difficultés aux colonisateurs cathaginois puis romains.

Repoussés par les Celtes, les Ligures Gorgantides, qui peuplaient l'essentiel de la France actuelle sont repoussés vers l'Ouest. Vers -750/-700, ils s'implantent en Aquitaine, repoussant les Esquahars devant eux. Ils prennent également possession du Pays Vide et du Pays des Loups, déserts depuis le départ des Danéens. Pendant plusieurs siècles ils résisteront ainsi à la pression celte, qu'ils dévient vers l'Espagne et ses Celtibères.

En -570, les Carthaginois prennent Cartya, dernière survivance de la puissance fomoire.
Vers -550, un ensemble de tribus Esquahares s'unit selon le modèle fomoire. Cette Ligue Ausque reconquiert l'Aquitaine et envahit le Languedoc. Cette dernière région devient la Terre des Elysites par l'assimilation des Ibères par les dernières populations ligures locales.

Le modèle fomoire a encore de beux jours devant lui puisque deux siècles plus tard, les Vénètes, soucieux de préserver leur puissance armoricaine, regroupent les nations de la péninsule (Namnètes, Proto-celtes, Celtes, Ibères et quelques rares Libyens) et créent la Ligue Armoricaine.
Avec les siècles, la pression celte sur les Esquahars ne se relâche pas. Les Volques Tectosages et les Ruthènes finissent par chasser les Ausques et leurs alliés d'Ariège, de Haute-Garonne et de Rouergue. Les Elysites doivent également abandonner le Languedoc.

Ce bouillonnement ethnique va néanmoins cesser, avec l'arrivée de nouveaux acteurs : les Romains. En 133 avant J. C., après la défaite de Numance, Rome soumet les Esquahars restés en Espagne. En juin -56, la défaite de la flotte vénète face à celle du général Caïus Julius Caesar sonne le glas de la Ligue Armoricaine. La même année, les Ausques sont soumis après la défaite de Sos, face à Crassus.

Les dernières réminiscences de la grandeur ibère disparaîtront un siècle plus tard, avec l'annexion par Rome de la Maurétanie Tingitane, en 42 après J. C., et la répression sanglante, en 61, de la révolte de Boodicaa (Boadicée) en Grande-Bretagne qui vit des Celtes britonniques se revendiquer des ibères antiques contre l'envahisseur latin.

L'histoire prendra soin, pendant les siècles suivant, de gommer les derniers vestiges de l'histoire des Fomoires. La cité danéenne d'Yleonahes, devenue Ys, est conquise en 381 par le chef breton Conan Meriadec, venu de Grande Bretagne avec les troupes de l'Empereur Macsen (Maxence) et est engloutie comme on le sait en 402 sous le règne de son successeur Gradlon. Le grand exode devant les envahisseurs jutes, saxons et angles, qui amènera le déferlement des Bretons de Grande-Bretagne sur les côtes armoricaines, aura tôt fait d'effacer les dernières survivances ibériques, némédiennes ou libyennes dans la région et de faire basculer nombre de récits historiques dans le domaine du mythe.

A proprement parler, l'histoire des Fomoires prend fin en 544, cinq ans après la bataille de Camlaan et la fin du règne d'Artus Pendragon de Reghed, avec l'incendie et la destruction du sanctuaire mannois d'Aebellygaun (Avalon), qui ne tardera pas, christianisation "musclée" et invasions nordiques aidant, à être remplacé par un sanctuaire chrétien.

Signalons enfin le très étrange récit du navigateur gallois Mabog ab Owein Gwyned qui aurait traversé l'Atlantique et longé les côtes américaines jusqu'en Alabama sur la seule foi de vieilles légendes de son pays. C'était en 1190, deux siècles après Erik-le-Rouge mais trois avant Colomb.
Tout cela, toutefois, n'est jamais que ce que racontent les membres de la Maison de l'If.

Notes
  • Selon la cosmogonie ibéro-fomoire, l'île de Bara aurait été constituée par le corps de l'Immortel Yber, héros éponyme du peuple ibère, qui, rongé par le feu de ses pairs pour avoir osé donner la parole aux humains, se serait suicidé en se jetant dans l'Océan.
  • Ils lègueront leur nom à la forêt de Brocéliande (Bro-Kilien, en celte "Pays des Gylyenis").
  • Ou "Peuple des Haches", en référence à la paire de haches qui symbolise l'empire minoen.En fomoire archaïque, le mot "foudre mâle" et le mot "fer de hache" se prononcent tout deux "Prath".
  • La tradition Ysca nous présente les Ligures Gorgantides comme un peuple éminemment mystique, persuadé que les terres émergées fendent l'Océan en direction de l'Ouest. Impressionnés par ce qu'ils interprètent comme la course de la déesse-mère (la terre nourricière) pour rejoindre son amant le Soleil voyageur, Gorgantye (devenu célèbre depuis sous le nom de "Gargantua"), dans l'abyme au delà de l'horizon, les Gorgantides souhaitent interrompre ce mouvement qui ne peut mener qu'à la fin du monde et de ses habitants, lorsque les terres sombreront dans le gouffre et que les deux principes antagonistes gérant le monde (mâle et femelle) seront enfin réunis. A cette fin, les Gorgantides parcourent le monde et immolent en grandes pompes leurs chefs et leurs guerriers les plus braves avant de les enterrer sous des pierres levées (symbôles du phallus divin) pour qu'ils puissent rencontrer et aimer la déesse dans l'espoir qu'elle renoncera à son amant solaire. Les mégalithes, "empruntés' aux civilsations lybiennes antérieures, sont ensuite considérées comme des "ancres" (ou "petit doigt", métaphore sexuelle évidente) du pays et on leur attribue des qualités affiloires magiques.
  • Devenus "Wendes", ces vénètes seraient selon certains à l'origine des peuples baltes et slaves qui apparaîtront dans les chroniques plus d'un millénaire plus tard, entre Germains et Finnois, et créeront l'un des plus vastes ensembles ethniques d'Europe.
  • Se découvrant enceinte et ne pouvant cacher cette grossesse à son amant, Mori aurait pratiqué un rituel magique pour transférer le foetus dans une chèvre d'un troupeau de montagne. ces pratiques semblent monnaie courante chez les "Immortels", ce qui explique nombre de naissances animalières chez les grands héros fomoires.
  • La légende veut qu'à la recherche du Savoir il se soit "fondu" dans l'Arbre de Bara après avoir mangé une pomme. Cette dernière aurait alors germée en lui et fait pousser une branche de pommier sur l'Arbre (un if ou un frêne selon les sources). Par ailleurs, le sacrilège de Mualthyr, demi-frère d'Ytury-le-jeune, qui avait tiré une flèche dans l'Arbre, serait la cause de l'éborgnement de Mualthyn à son retour.
  • Borgne mais remarquablement agile au javelot, il est à l'origine de la légende de "Balor à l'Oeil Mauvais".
  • La tradition Ysca rapporte même que Gamitalth, fuyant les terres ibères dévastées après la bataille, aurait rejoint la colonie vénète de la Baltique puis serait passé de là en Scandinavie. Ses récits de la bataille de Bara seraient à l'origine du mythe nordique du Ragnarök, le "Crépuscule des Dieux".
  • Cet engloutissement, qui préfigure celui d'Ys quelques siècles plus tard, est à l'origine du mythe médiéval du pays merveilleux englouti appelé Hybras ou Huy Braseall (en fait Yg Baracheal) qui, sous sa forme lusitanienne Hy Braxil, a donné son nom au Brésil.
  • Le personnage de Morgane dans le mythe arthurien aurait été inspiré par Môrigaen, la fille de Môri et de Gamitalth, réfugiée en Aebellygaun (Avalon) après la chute de Bara.

HISTOIRE DE LA GÉORGIE




La Géorgie correspond à ce que les anciens dénommaient d'une manière générale Ibérie, mais, en réalité, elle comprend les trois anciens royaumes d'Ibérie, de Colchide et d'Albanie (Albanie ou Albanie du Caucase, Albania. - Les géographes anciens donnaient ce nom à une partie de l'Asie située entre la mer Caspienne et l'Ibérie ; ils racontaient qu'elle le devait à une colonie de la ville d'Albe en Italie qui avait émigré sous la conduite d'Hercule (Denys d'Halicarnasse, 1. 15, Justin 42, c. 3). Elle correspondait aux provinces actuelles de Daghestan, de Chirvan, et Chéki. Elle était célèbre dans l'Antiquité par la fertilité de son sol. Les historiens arméniens qui l'appellent Avganie donnent quelques détails sur son histoire primitive. jusqu'à la fin du Xe siècle elle fut soumise à une dynastie locale; elle tomba alors aux mains des Sassanides (La Perse antique). Ses habitants pressés par les Khazars (Les Turkmènes) et d'autres peuples nomades émigrèrent en Arménie et donnèrent leur nom aux trois provinces d'Artsahk, d'Outi et de Païtakaran. Leurs descendants parlent aujourd'hui l'arménien; on ne sait quelle était la langue parlée antérieurement). L'Ibérie (dans la langue du pays, Karthli) est située au centre de l'isthme caucasien; l'Albanie ou Kakheth, à l'Est et contre la mer Caspienne. A l'Ouest, du côté de la mer Noire, se trouve la Colchide qui comprend : la Lazique (pays des Lazes de Justinien), l'Imérétie, le Gouria et la Mingrélie. Le mot de Géorgie est d'origine étrangère et incertaine. Dans les chroniques, les inscriptions, sur les médailles, les Géorgiens désignent leur pays par le mot de Karthli ou celui de Sakarthvélo


Des Géorgiens pour la France




















Dimitri Zédguinidzé-Amilakhvari Le prince géorgien, héros de Bir Hakeim

photo : Bir Hakeim, Le Général de Gaulle
décore le Lieutenant Colonel Amilakhvari

Naissance : 31 octobre 1906 Bazorkino, en Géorgie (région de Chida Kartlie)
Mort au combat : 24 octobre 1942 (à 35 ans) El-Alamein, Égypte
Nationalité : Géorgie / France
Allégeance : Armée française - FFL
Arme : Légion étrangère
Grade : Lieutenant-colonel français
Service : 1924 - 1942
Conflits : Seconde Guerre mondiale

Faits d'armes :
Forces françaises libres
Bataille de Bir-Hakeim
Bataille d'El-Alamein

Distinctions :
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix
de guerre 1939-1945
Croix de Guerre des TOE
Croix de guerre (Norvège)

Hommage : la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) porte son nom

Dimitri Amilakvari (ou Amilakhvari,
დიმიტრი ამილახვარი en géorgien) (31 octobre 1906 à Bazorkino, en Géorgie (région de Chida Kartlie) - 24 octobre 1942 à El-Alamein, Égypte) est un militaire français d'origine géorgienne, ayant combattu dans les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant-colonel dans la Légion étrangère, il était souvent appelé Bazorka en référence à sa ville de naissance

Son père, le prince Giorgi Amilakhvari, était colonel de l'armée de la République démocratique de Géorgie et son grand-père, Ivane Amilakhvari, général. Après l'invasion de la Géorgie par l'Armée rouge le 25 février 1921, sa famille émigre à Istanbul, puis finalement en France en 1922.

Avant-Guerre

En 1924, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Promotion du Rif).
Il sort de Saint-Cyr en 1926 et rejoint le 1er Régiment Étranger (1er RE) à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) avec le grade de sous-lieutenant étranger.
En 1929, il est affecté au 4e Régiment Étranger (4e RE), près de Marrakech.
En 1932, il participe à la campagne du Haut-Atlas durant laquelle il dirige une section.
Le 30 mai 1932, il obtient une citation pour sa participation aux combats d'Aït-Atto.
Il en obtient une seconde en août 1933 durant les combats dans le Djebel Baddou.

De 1934 à 1937, il dirige l'École militaire d'Agadir.
En janvier 1937, il est nommé capitaine et deux mois plus tard retourne au 1er Régiment Étranger (1er RE).
Il est commandant de la Compagnie d'Instruction de mitrailleuses jusqu'en août 1939.

Invasion de la France

Le
20 février 1940 est constitué un bataillon de marche à Sidi-Bel-Abbès qui à partir du 27 est réuni avec d'autres unités au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE).

Amilakvari y est affecté en tant que commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e Bataillon (CAB 2).
Quelques semaines plus tard, il reçoit la nationalité française.
Après plusieurs semaines d'entraînement dans le Larzac, il est envoyé en Norvège où il débarque le 6 mai. Il y obtient trois nouvelles citations.

Le corps expéditionnaire revient en France le 13 juin 1940. En raison de la progression allemande, celui-ci est envoyé en Grande-Bretagne. Ainsi, le 20 juin, le capitaine Amilkvari quitte Jersey dans un cargo avec son chef de corps et cinq autres officiers, parmi lesquels le capitaine Koenig. Il choisit alors de s'engager dans les Forces françaises libres.

Forces françaises libres

Dimitri Amilakvari quitte Londres le 31 août 1940 pour Dakar afin de participer à l'Opération Menace.
L'AOF refuse de se rallier à la France libre. Il prend part à la prise du Gabon puis est envoyé en Érythrée en passant par le Cameroun.
Il combat au sein de la Brigade d'Orient où il commande la compagnie d'accompagnement (CAB 1) du 1er Bataillon de la Légion étrangère. Il participe notamment à la bataille de Keren en mars 1941, ainsi qu'à la prise de Massaoua le 8 avril suivant.

En juin 1941, il combat en Syrie et est nommé chef de bataillon le 25 juin. Le 16 septembre 1941, il prend le commandement de la 13e DBLE et est promu lieutenant-colonel le 25 septembre.

À partir de mars 1942, il est engagé dans la campagne de Libye, au sein d'une Jock column (groupement tactique constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio) et combat dans le désert de Libye.

Entre le 26 mai et le 11 juin 1942, il est l'adjoint du général Koenig qui commande la 1re Brigade Française Libre lors de la bataille de Bir-Hakeim.
Il s'y illustre en étant systématiquement volontaire pour les missions les plus dangereuses (combat et renseignement).
Le 31 mai, il dirige l'attaque lors de laquelle une Jock column détruit 5 chars allemands.
Dans la nuit du 10 au 11 juin, il quitte Bir-Hakeim dans la propre voiture du général Koenig.
Le Général De Gaulle appellera les troupes qui y combattirent "l’honneur de la France".
Le 11 août 1942, au camp de El Tahag (Égypte), il reçoit de ses mains la Croix de la Libération.
C'est
durant les combats de Bir-Hakeim qu'il écrit : "Nous étrangers, n'avons qu'une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l'accueil qu'elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle."

En octobre 1942, il commande sa demi-brigade, alors composée de deux bataillons, lors de la bataille d'El-Alamein.
Ses troupes sont chargées de mener l'attaque principale contre le piton de l'Himeimat (80 mètres).
Le 24 octobre 1942, son unité occupe une partie du plateau.
Une attaque de chars allemands force cependant ses troupes à se retirer de cette position.
Durant cette retraite à travers des champs de mines, le lieutenant-colonel Amilakvari est tué lorsqu'un éclat d'obus l'atteint à la tête.

En son honneur, la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) est nommée "Lieutenant-colonel Amilakvari" chef de corps de Légion

Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat.
Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne.
On peut citer une parole prémonitoire du prince : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a faite : c’est de mourir pour elle ».

Son frère, Constantin, ancien adjudant de la Légion étrangère. Premier porte-drapeau de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme, il est grièvement blessé sur le front de l'Est et meurt à Paris des suites de ses blessures le 4 juillet 1943.

"AMILAKVARI (Adjudant Prince Constantin), : Né le 14 mars 1904 à Gori en Georgie. Frère aîné du chef de corps de la 13e DBLE, il s’engage pour 5 ans, devant l’intendant militaire de Versailles, au titre de la Légion étrangère de cavalerie, le 29 juin 1928. Il déclare s’appeler Eliko Georges et être né le 14 mai 1901 à Yori en Georgie. Il sert successivement au 1er RE, 2e REC puis au 1er REC en Tunisie et enfin au Maroc. Il est cité à l’ordre de la brigade avec croix de guerre des TOE en 1932 et titulaire des médailles coloniales « Sahara » « Maroc ». Il est chevalier du Ouissam Alaouite pour compter du 13 mars 1936. Il quitte la Légion sur sa demande, avec le grade d’adjudant, le 17 juil. 1941. Il serait décèdé dans les rangs de la Légion

Médailles
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération (décret du 9 septembre 1942)
Croix de Guerre 39/45 avec 4 palmes (5 citations)
Croix de Guerre des TOE (2 citations)
Croix de Guerre (Norvège)
Médaille des évadés,
Médaille coloniale avec agrafe « Maroc »,
Officier du Ouissam Alaouite
française des combattants sur le front de l’Est.

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